Le secteur agricole mise au Québec sur un mode d’occupation de la terre qui développe le lien d’appartenance de l’agriculteur à son milieu, social et naturel. Cela prédispose les exploitants à une plus grande sensibilité environnementale et un plus grand souci pour les conséquences sur la vie des personnes et de communautés, contrairement à un modèle d’affaires indifférent à la santé de la terre et au destin des familles. Le mouvement coopératif agricole puise son dynamisme de cette réalité. Pour des fermes ancrées dans ces localités, la durabilité de son modèle de développement est une nécessité : sans eau potable, sans sols en santé, sans biodiversité, sans des communautés dynamiques, c’est l’agriculture elle-même qui est compromise. Si la transmission du patrimoine entre générations tient une place centrale dans ce métier, c’est qu’elle constitue plus qu’un transfert d’actifs : elle est un engagement sans cesse renouvelé envers la durabilité et la pérennité des activités agricoles. La montée des préoccupations écologiques dans la société québécoise ne leur est donc pas étrangère.
Comme les autres secteurs de la vie économique, la transition écologique de l’agriculture nécessitera des efforts concertés et des choix de société. En s’éloignant des énergies de base de l’agriculture vivrière, le soleil, le vent et la traction animale, l’agriculture mécanisée et consommatrice d’intrants chimiques a fait faire des progrès immenses à la production alimentaire. Les rendements ont connu des hausses spectaculaires dans toutes les sphères de la production. Il s’agira donc de miser sur l’intelligence collective afin d’accompagner les producteurs dans leur transition vers une agriculture durable. Grâce à des moyens adéquats et des soutiens appropriés, les agriculteurs d’ici sont en mesure de prendre ce virage qui s’impose aujourd’hui. Leurs pratiques évolueront à un rythme croissant vers des solutions plus sobres en gaz à effet de serre et moins intensives en produits délétères pour les écosystèmes.