100 ansd'évolution
L’année 2022 revêt un caractère particulier dans l’histoire contemporaine du Québec agricole et agroalimentaire. Il y a 100 ans cette année, la fusion de la Coopérative des fromagers, du Comptoir coopératif et de la Société coopérative agricole des producteurs de semences de Québec donnait naissance à la Coopérative fédérée du Québec, devenue Sollio Groupe Coopératif. Dans un territoire marqué par une forte présence du modèle coopératif, elle a teinté le devenir du secteur en sachant, à chaque époque, tirer son épingle du jeu tout en offrant une voie de développement alternative au bénéfice des agriculteurs.
À travers le temps, la coopérative a pu participer à ce que les producteurs tiennent eux-mêmes les rênes du développement de leur industrie!
L’Église et le mouvement coopératif québécois
Le mouvement coopératif agricole s’érige très tôt au début du vingtième siècle en prenant appui sur deux piliers : le ministère de l’Agriculture et l’Église. Les dynamiques qu’elles nourriront permettront peu à peu au monde coopératif de se tailler une place dans un marché agricole très concurrentiel et en forte croissance. La naissance de la Coopérative La fédérée, pour ne nommer qu’elle, témoigne de cette logique particulière d’institutionnalisation de la coopération.
Évolution du rôle de la femme en agriculture
Bien avant la reconnaissance de leur statut, les Québécoises jouaient un rôle essentiel en agriculture. « La ferme vaut ce que vaut la femme » observait l’agronome et premier ministre du Québec, Adélard Godbout, dans les années 1930, tandis que le passage vers l’agriculture marchande s’effectuait progressivement. Cette transition a modifié les habitudes et la division du travail dans les ménages. De nouvelles tâches sont requises par l’agrandissement des fermes, par leur spécialisation et avec l’ajout de machineries. Les femmes s’y taillent des rôles, d’abord dans la gestion et de plus en plus dans les divers volets de la production.
La pénétration de la coopération agricole au Québec
Le Québec est une des sociétés occidentales qui accorde la plus grande place à la coopération. Composante majeure de l’économie sociale, la coopération est au cœur du modèle québécois. Sans elle l’agriculture québécoise n’aurait jamais connu le même développement. Elle a facilité le virage marchand en préservant le contrôle par les agriculteurs des principaux leviers de développement. Les coopératives ont été des instruments essentiels pour sortir de la marginalité économique et de la pauvreté une classe agricole dont la condition frôlait l’indigence.
L’environnement et l’agriculture durable au Québec
Périodiquement à travers le dernier siècle, le Québec a affirmé sa volonté de maintenir à la grandeur de son territoire cultivable une agriculture de métier ancrée dans les caractéristiques économiques et écologiques des milieux. Ces derniers tirent avantage des caractéristiques d’une agriculture où prédomine le modèle du propriétaire exploitant qui favorise des exploitations à taille humaine. Ce modèle a permis de conserver et de mettre en valeur le lien étroit unissant les agriculteurs à la terre. Loin d’être strictement économique, ce lien en est aussi un d’ancrage fort dans le territoire. Habitant les milieux de vie où sont situées leurs fermes, les agriculteurs ont appris à composer avec les conditions pédoclimatiques et environnementales propres à ces localités.
Expert-conseil et propagandiste
À l’automne 1935, tout juste diplômé agronome de l’École d’agriculture de Sainte-Anne-de-La-Pocatière, Joseph Laliberté s’établit dans la colonie de Roquemaure en Abitibi. Il a été recruté par la Société de colonisation de Sainte-Anne pour épauler les colons et participer à l’érection de la paroisse. Il est féru de coopération, désireux de construire une paroisse prospère. Militant de l’Union des cultivateurs catholiques, il mise sur l’éducation : « un groupe de faibles ne peut-il pas en effet produire une force en s’unissant autour d’un projet commun. Les équipes d’études…étaient fondées sur ces prémisses ». Il remplit son rôle de propagandiste, c’est-à-dire d’animateur de son milieu, pour relever le niveau d’instruction des colons et bâtir des institutions fortes.
Production laitière
Au Québec, c’est près d’une ferme sur six qui se spécialise en production laitière. Celle-ci constitue un véritable pilier sur lequel s’érige le secteur de la transformation des produits laitiers. La plus grande part du yogourt et des fromages produits au Canada viennent d’ici.
Évolution des pratiques agricoles
« Depuis quelques sept ou huit ans, on promène dans nos campagnes des moulins à battre que l’on transporte de grange en grange moyennant lesquels on fait en quatre ou cinq jours l’ouvrage de deux ou trois mois; une foule de pauvres qui gagnaient leur pain à cet ouvrage sont maintenant désœuvrés et crèvent de faim. » Ces propos sont ceux de l’abbé Marquis, observant en 1849, effaré et impuissant, les premiers effets de la mécanisation sur les besoins de main-d’œuvre en agriculture. Le nombre de ces moulins passa de 469 en 1844 à 15 576 en 1871. Les forgerons et autres artisans de l’industrie des équipements aratoires allaient aussi éventuellement devoir se recycler en se qualifiant pour l’entretien de la machinerie.
Guerres mondiales
Plus de cent-mille Canadiens ont péri dans les guerres du vingtième siècle et des dizaines de milliers d’autres en sont revenus, blessés, éclopés. Mais la guerre n’est pas seulement l’affaire des soldats. De grands stratèges comme le Chinois Sun Tsu ou le Prussien Clausewitz ont démontré l’importance stratégique des questions d’approvisionnement, de ravitaillement, de financement.
En collaboration avec l'Institut de recherche en économie contemporaine (IREC).