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En misant sur la solidarité, la démocratie et la mutualisation des moyens, les coopératives agricoles sont des pièces maitresses, avec le syndicalisme, d’un modèle agricole qui se démarque à l’échelle du continent. Agropur, Exceldor, Sollio et d’autres sont des réussites économiques impressionnantes, qui jouent un rôle clé dans la préservation d’une agriculture de propriétaires exploitants. Dans une économie agroalimentaire mondialisée, les coopératives sont des instruments vitaux pour faire valoir les intérêts de toutes les chaînes de production, de tous leurs maillons, de la transformation à la distribution.

Les défis généraux de l’agriculture sont nécessairement aussi ceux de la coopération. Mais cette dernière a ses défis propres. La poursuite de la mission, l’attachement des membres à leur coopérative, leur engagement et leur participation à l’élaboration des stratégies pour faire face aux marchés hyperconcurrentiels ne sont pas les moindres. Par leur histoire et par leur taille, les coopératives agricoles ont su assumer une responsabilité particulière à l’égard de la santé des communautés. Les choix de concentration et d’intégration dans les filières continentales ne vont pas sans effets déstructurants sur les villages. Cela pose des défis de solidarité majeurs qu’ont pu relever les coopératives en sachant se renouveler à travers le temps. 

Ce qui est vrai pour l’agriculture « établie » le reste pour les domaines en émergence. Les coopératives de solidarité, d’utilisation de machinerie, de nouveaux producteurs, de mise en marché, etc., qui tissent des liens entre producteurs et consommateurs, sont utiles pour soutenir les pionniers et les innovateurs. Les mises en commun permettent de renforcer des filières, de densifier le tissu économique des villages et… même celui des quartiers où l’agriculture urbaine fait naître des initiatives. Les coopératives forment un écosystème essentiel pour assurer la sécurité et la souveraineté alimentaires du Québec.

Partout où elle s’exerce, la coopération permet de garder la richesse dans les circuits qui font la vitalité du milieu. Elle offre des moyens et la souplesse requise pour relever le plus grand défi de notre temps, celui de la transition écologique de l’économie, enjeu pour lequel des coopératives se spécialisent.